YOGA-SUTRAS
Le » Yoga-Sutras » de Patanjali est un traité qui explique le yoga en 195 aphorismes.
» Le mot Sutra en sanskrit désigne le fil du collier et par extension le fil conducteur d’un raisonnement, d’un exposé. Il évoque aussi les perles du collier et désigne alors les 195 aphorismes qui constituent le traité « .
Pacifier le mental et retrouver ainsi son centre.
L’un des premiers aphorismes exprime le but du yoga et le moyen d’y parvenir : pacifier le mental et retrouver ainsi son centre.
» yogashchittavrittinirodhah » yoga sutra I.2
Il explique que le mental (citta) a tendance au mouvement.
Yoga : le Yoga citta : mental vritti : tourbillon, agitation nirodha : images restreintes, contrôlées
Le Yoga c’est mettre en œuvre les moyens de faire cesser le flux ininterrompu des pensées, impressions qui alternent sans fin à la surface de notre conscience et auxquels nous nous identifions de façon erronée.
Si ces moyens sont correctement menés, le résultat escompté se produira de lui-même : la réalisation de soi (samadhi).
« alors se révèle notre centre, établi en lui-même » Yoga Sutra 1.3
« Aussi longtemps que le lac est tranquille on peut en voir le fond. » Il en va de même pour l’esprit, s’il est paisible, nous pouvons discerner notre propre nature.
Le fond du lac est notre vrai Moi. Le lac est la citta (mental), les vagues sont les vrittis (agitation).
Les gunas.
L’esprit peut ainsi se trouver dans l’un ou l’autre de ces trois états de conscience (gunas) :
Tamas : inertie, obscurité, son action est nuisible et négative
Rajas : activité, recherche de la puissance, du pouvoir– je veux commander les autres, être puissant.
Sattva : le calme, l’équilibre – les vagues cessent, l’eau devient limpide dans le lac de notre esprit.
La pratique du yoga permet de développer l’état de Sattva. Le chercheur spirituel doit s’efforcer de réduire Tamas avec l’aide de Rajas et de maîtriser ce dernier avec l’aide de Sattva.
Pourquoi rencontre- t-on des difficultés dans l’existence et dans notre pratique ?
Nos difficultés et notre insatisfaction proviennent de l’état de confusion : Avidya.
Avidya, c’est la connaissance autre que la connaissance exacte (Vidya).
Avidya est ignorance et pensée incorrecte. Elle nous empêche de voir clairement. Elle équivaut à une fausse identification, à une compréhension erronée de notre nature profonde réelle (notre vraie nature).
Avidya s’exprime sous quatre formes : quatre kleshas (souffrances) :
- Asmita, égoïsme- élément du « je », qui nous pousse sans cesse
- Raga, l’attachement aux désirs de posséder des objets qu’ils soient nécessaires ou non
- Dvesha, l’aversion, la haine ; on déteste ce que l’on n’a pas obtenu
- Abhinivesha, la peur du jugement porté sur nous, peur de la vieillesse, l’anxiété, la peur du lendemain, la peur de la mort.
Cette manière de vivre s’inscrit dans la mémoire inconsciente qui produit le karma dans lequel nous sommes inexorablement inscrit ; c’est pourquoi on reproduit les mêmes erreurs.
La pratique assidue du yoga permet d’éroder, de réduire avidya et d’atteindre vidya, la connaissance correcte.
L’appellation courante » Yoga de Patanjali « , c’est l’Ashtanga Yoga.
AHSTANGA YOGA.
Cette expression signifie : les huit membres du Yoga :
» Yama niyama asana pranayama pratyara dharana dhyana samadhayo asthav angani « – yoga sutra II.29
Patanjali explique le Yoga en huit membres (angas).
Les deux premiers (yama et niyama) sont les préliminaires à la pratique du yoga; ils nous accompagnent dans notre cheminement.
Ils permettent de nous observer, de devenir conscient de nous même, et nous invitent à changer nos fonctionnements habituels.
« Quand le désir de prendre disparaît, les joyaux apparaissent… Celui qui se désintéresse de l’acquisition de biens inutiles connaît la signification de la vie… Être établi dans la modération donne une bonne énergie de vie ».
Les YAMAS concernent notre relation avec les autres
- AHIMSA : non violence, non jugement, respect de l’autre.
- SATYA : la vérité
- ASTEYA : ne pas voler, ne pas convoiter
- BRAMACHARYA : sagesse, modération
- APARIGRAHA : désintérêt face à la possession, absence d’avidité.
Les NIYAMAS concernent notre relation avec nous-même :
- SHAUCHA : être en règle avec soi-même, propreté, clarté, pureté
- SAMTOSHAD : contentement, satisfaction de ce qui est
- TAPAS : persévérer, se fortifier par une discipline positive
- SVADHYAYA : intériorisation, écoute et connaissance de soi, étude des textes sacrés
- ISHVARA PRANIDHANA : lâcher prise, agir avec détachement sans se préoccuper des fruits de l’action, abandon à Dieu.
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